Depuis le 11 mai 2020 et la fin du confinement, j’ai suivi un groupe de colleuses jusque dans leur intimité. Chez elles ou au squat féministe « L’amazone », lieu en non mixité dans le 12ème arrondissement de Paris, Marguerite, Adèle, Caroline, Oriane et Anouk m’ont dévoilé leurs méthodes, leurs histoires et leur objectif commun : se réapproprier la rue.
Oriane, à gauche, a 26 ans et habite à Montreuil. Elle est adjointe de restauration. Oriane a commencé à coller à la fin du confinement, le 21 mai 2020.
Adèle, à droite, a 21 ans et habite à Paris près de Nation. Elle est étudiante à l’École Paris Agrotech. Adèle colle depuis le début à la fin août 2019. Elle a connu les premiers ateliers qui se sont déroulés au squat « Les jardins de Denfert » Le collage est thérapeutique pour elle. Issue d’une famille conservatrice, elle voit son militantisme comme quelque chose de transgressif.
Marguerite, Oriane et Sharon sortent du métro pour aller coller. Elles seront rejointes par d’autres filles.À la sortie du métro, les filles se retrouvent et commencent à préparer la colle. Elle mélange de l’eau à de la colle en poudre.Sharon est en train de coller. C’est l’une des premières fois que Sharon colle. Oriane l’accompagne et lui explique comment se servir de la perche. Pour pouvoir coller en hauteur, les filles installent la brosse sur des tiges.Elles sont en train de coller le message « Tu es forte ». Pour coller, une première fille enduit d’abord le mur de colle avec la brosse, une deuxième vient placer les feuilles. Enfin, une autre vient repasser de la colle sur les lettres installées sur le mur afin que les feuilles soient bien fixées.Juin 2020, le message « Women lives matter » fait écho à l’actualité et au slogan « black lives matter »
Caroline, au centre, a créé une performance dansée une sorte de « haka » pour exprimer leur colère sur le verdict prononcé dans l’affaire de Julie. Nous sommes en février 2021, l’Amazone squat a fermé mais il continue d’exister virtuellement via Instagram notamment.
Adèle (avec la brosse) se préparer à déposer la colle sur un mur à Montreuil. Les trois jeunes femmes sont en train de choisir le message qu’elles vont coller.
Il n’y a plus ni colle ni feuilles, c’est la fin de la session de collage.
Marguerite et Oriane sont en train de réparer un collage qui a été abîmé par les travaux.
Caroline et Oriane sont en train de coller. Des passants s’arrêtent pour regarder. Il n’est pas rare que des passants viennent leur poser des questions, les encourager. Néanmoins, il arrive aussi qu’il y ait de violentes altercations entre passants et colleuses.